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LES MYSTERES DE LA COLLINE DES BOUCHAUDS
L’histoire archéologique de la colline des Bouchauds débute au XIXème siècle sous l’impulsion d’un érudit local : Jean Gontier, propriétaire de parcelles sur le flanc nord de la colline. A cette époque, seuls subsistent les vestiges de hauts murs. Ces vestiges, alors nommés « château des fades » (des fées) interprétés comme ceux d’un château médiéval, font l’objet de nombreuses légendes locales (souterrains pour brigands, veau d’or,…).
Jean Gontier identifie les vestiges comme ceux d’un théâtre gallo-romain. Ils sont classés au titre des Monuments Historiques en 1881. Entre 1901 et 1908, le nouveau propriétaire Jean-Maurice Laporte-Bisquit (sénateur de la Charente et maire de Jarnac) missionne le jésuite et archéologue Camille De la Croix pour dégager l’ensemble des vestiges. Le théâtre a des proportions imposantes avec un diamètre de 104 m et une capacité estimée à environ 5 000 spectateurs. La cavea se compose de deux volets de gradins de part et d’autre desquelles deux vomitoires permettaient l’accès des spectateurs. L’orchestra accueille la scène et deux rangées de gradins en pierre, réservés aux personnalités aisées.
Le théâtre devient propriété du Département de la Charente en 1959.
Le vaste plateau boisé d’environ 1 hectare au sommet de la colline ne fait l’objet que de peu d’investigation. En 1974, le Ministère de la Culture confie les premières fouilles à Louis Maurin, archéologue et historien spécialiste de l’Antiquité à l’université de Bordeaux III. Entre 1978 et 1995, l’archéologue François Thierry poursuit la recherche. Du sanctuaire gallo-romain sont mis au jour quatre temples implantés dans 2 aires cultuelles accolées, ainsi que des bâtiments de service. Ces vestiges sont classés Monument Historique en 1992. Le Département de la Charente acquiert le site en 2009 et engage l’année suivante un important programme de restauration qui permettra la réalisation de fouilles préventives sur deux temples carrés.
En 2016, le Département de la Charente missionne l’archéologue Lucie Carpentier, dont le sujet d’étude s’intitule "Sanctuaires en Gaule romaine : espaces, pratiques et environnements", pour coordonner un nouveau programme de recherche sur le sanctuaire. Le projet définit plusieurs axes de recherche avec pour objectifs de préciser : la nature de certains aménagements, la chronologie relative entre les structures et l’intégration du sanctuaire dans son environnement monumental.
Ce premier programme de recherche sur le sanctuaire mène à de nouvelles campagnes de fouilles entre 2017 et 2019, puis entre 2021 et 2023, toujours orchestrées par l'archéologue Lucie Carpentier.
VOS RENDEZ-VOUS
ACTUALITE DE LA RECHERCHE
PROBLÉMATIQUE 2021
Suite aux dernières campagnes de fouilles menées sur le sanctuaire, un nouveau programme triennal est projeté pour les années 2021-2023. Il se concentrera essentiellement sur le pan septentrional de l'Ensemble II, notamment au niveau du bâtiment H identifié précédemment comme une conciergerie ou une salle de banquet. Il semble intéressant de pouvoir se pencher avec attention sur son tracé, sa chronologie mais aussi sur sa fonction.
Dégager le mur de péribole de manière extensive paraît également nécessaire, d'autant plus que l'hypothèse d'un système de double galerie similaire à celui documenté sur le plan sud de l'Ensemble II, a été avancée pour cet espace.
Ces 3 campagnes de fouilles seront réalisées en accord avec les services de la DRAC, par l'archéologue Lucie Carpentier et son équipe.
PROBLÉMATIQUE 2019
La campagne de l’été 2019 ponctue le programme triennal de recherches mis en place sur le sanctuaire qui portait essentiellement sur la question de la circulation des fidèles dans l’espace monumental, notamment au niveau des galeries périphériques de l’Ensemble I.
Au terme de ces quatre campagnes menées entre 2016 et 2019, l’évolution du sanctuaire apparaît beaucoup plus complexe que ce qui est généralement admis. L’abandon du site ne semble pas avoir été le fruit d’une destruction violente mais d’une lente désaffection, qui s’est accompagnée d’une récupération systématique des maçonneries. On note ainsi que le mobilier livré par la fouille depuis 2016, toutes couches confondues, n’excède pas le IIIe s. ap. JC.
PROBLÉMATIQUE 2018
En juillet 2018, deux sondages ont été ouverts au sommet de la colline boisée des Bouchauds, à la jonction du sanctuaire et de l'édifice de spectacle. Il a s'agit de déterminer la nature des espaces destinés à la circulation des fidèles et ainsi de poursuivre la compréhension de ce lieu de culte antique majeur en Charente.
Les nombreuses questions structurelles et de phasage engendrées par les fouilles de cette année seront traitées dans le cadre de la campagne de 2019 qui poursuivra ainsi l'étude de ces deux grandes zones de fouille.
PROBLÉMATIQUE 2017
Un projet de fouilles sur trois ans a été amorcé en juillet 2017, portant essentiellement sur la question de la circulation dans le sanctuaire, et notamment sur la galerie périphérique de la cour sacrée orientale. La mise au jour de nouveaux aménagements en 2016 : galerie périphérique, entrée méridionale,..., a offert d’intéressantes perspectives d’étude pour cette nouvelle campagne.
Deux sondages ont donc été implantés en périphérie de la cour sacrée orientale afin de caractériser ces aménagements. La question de la circulation des fidèles dans l'ensemble monumental, et notamment dans le sanctuaire, nous amène ainsi à préciser la topographie du lieu de culte et, par là-même, la fonction respective de ses différentes composantes.
La problématique liée à la présence de galeries périphériques sera développée lors des prochaines fouilles, via le développement du sondage localisé dans l'angle nord-est du lieu de culte et l'ouverture d'un nouveau sondage à cheval sur les deux cours sacrées.
Ces 3 campagnes de fouilles seront réalisées en accord avec les services de la DRAC, par l'archéologue Lucie Carpentier et son équipe.
EN SAVOIR +
SITE EN IMAGE
1/ RECONSTITUTION 3D
Les résultats des recherches menées depuis plus d’un siècle et demi a permis aux archéologues de fournir les données nécessaires à la reconstitution en 3D des vestiges gallo-romains.
Il s’agissait, à partir des données scientifiques et des hypothèses des chercheurs de proposer un plan et une élévation en 3D du sanctuaire et du théâtre. Ce travail a été réalisé par Archéotransfert (Université de Bordeaux-CNRS).
2/ AUDIOVIDEOGUIDE
Pour une visite commentée par le comédien Lorànt Deutsch, téléchargez gratuitement la visite ou demandez votre audioguide à l’Espace d’Interprétation du gallo-romain situé à 5 minutes à pied de la colline, dans la ferme des Bouchauds.