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A LA RECHERCHE DE L’AGGLOMÉRATION ENFOUIE DE CASSINOMAGUS
L’histoire archéologique du site gallo-romain débute au milieu XVIIIème siècle, plus précisément en 1748, avec la première mention de l’existence de « vestiges remarquables » à Chassenon. Les premières investigations datent du milieu du XIXème siècle, sous l’impulsion de l’abbé Jean-Hippolyte MICHON*. Le grand temple est en parti dégagé et il observe, à proximité, les « caves d’un palais romain ». Un premier plan est publié en 1862, dans le Bulletin monumental de la Société Française d’Archéologie. Les investigations se poursuivent, de manière sporadique, pendant près d’un siècle sans nouvelle interprétation sur la fonction de ces vestiges.
En 1958 la Direction Régional des Antiquités Historiques autorise Jean-Henri MOREAU, fondateur de la Société des Amis de Chassenon, à engager de nouvelles fouilles et dès 1961, il identifie les vestiges comme ceux de thermes publics.
Après 30 ans de fouilles « monumentales » et un classement au titre des monuments historiques en 1959, les thermes gallo-romains sont dégagés dans leur quasi intégralité. A partir de 1985, le Département de la Charente acquiert les vestiges des grands thermes et les parcelles alentours sur 25 hectares, pour constituer une réserve archéologique.
En 2003, le projet TherMoNat : les THERmes dans leur environnement MOnumental et NATurel, est initié. Il intègre des équipes pluridisciplinaires qui travaillent non plus uniquement sur l'édifice de bains, mais essentiellement sur ses relations avec l'environnement architectural et naturel, comme la thématique de l'eau au sein de l'ensemble monumental (acheminement, distribution, répartition et évacuation).
En 2011, un nouveau projet collectif de recherche, coordonné par les archéologues du département de la Charente, est engagé pour 3 ans et reconduit jusqu’en 2018 sur le thème Cassinomagus, l'agglomération et son ensemble monumental : chronologie, organisation et techniques. Il s'agit, à l'échelle de l'agglomération et de l'ensemble monumental, de l'Antiquité jusqu’aux époques modernes et contemporaines, d'étudier les relations entre les entités urbanisées par le biais de la chronologie propre à chaque ensemble, de leur organisation spatiale et de celle des chantiers et des techniques (décor, construction...).
* Membre fondateur de la Société Archéologique et Historique de la Charente en 1844, il publie en 1849 un inventaire archéologique de la Charente : la Statistique monumentale de la Charente.
ACTUALITE DE LA RECHERCHE
PROBLÉMATIQUES 2017
En Juillet 2017, l’équipe de l’archéologue Morgan Grall intervient sur un bâtiment antique situé au sud du sanctuaire, dans un des quartiers civils de l’agglomération gallo-romaine. Leur mission consiste à dégager et étudier différentes pièces afin de mieux comprendre la fonction et l’évolution de cet édifice. Etait-ce la demeure d’un riche propriétaire, un lieu d’accueil, un édifice public, … ?
Août 2017, c’est au tour de l’équipe de l’archéologue Cécile Doulan, de travailler sur le sanctuaire, considéré comme un des plus grands de la Gaule. Plusieurs sondages seront réalisés sur une surface de six hectares afin de mieux cerner son étendue et ses accès. Où se situe l’entrée, quelles sont les limites de cet espace sacré, existait-il une entrée monumentale ?
SITE EN IMAGE
RESTITUTION 3D et PHOTOGRAMMETRIE
En 2011, le Département de la Charente missionne l’équipe d’Archéotransfert (CNRS- Université de Bordeaux) pour réaliser un programme de relevés photogrammétriques des vestiges des grands thermes.
La photogrammétrie est une technique qui a pour but de déterminer les dimensions, les positions et la forme d’un objet, d’une architecture, d’une scène,…, à partir de clichés photographiques, permettant ainsi de créer et de reconstituer des modèles en 3 dimensions.
A Chassenon, 35 000 clichés (12 Mga pixels) ont été nécessaires pour couvrir l’ensemble des thermes avec un échantillonnage élevé (de 5mm à 1cm sur une superficie d’1 ha).
Les objectifs de ce programme sont :
- scientifique : établir un état des lieux des vestiges antiques et ouvrir de nouvelles perspectives à la recherche ;
- conservatoire : constituer une documentation essentielle, utilisable pour garantir la conservation des vestiges ou concevoir des supports destinés à favoriser le partage de la connaissance avec d’autres communautés d’utilisateurs ;
- valorisation : restituer en images 3D, selon les données scientifiques et les hypothèses récentes, l’architecture et les décors initiaux de l’édifice lors de son exploitation par les gallo-romains.