Charles de Gaulle : 1939-1940

Charles de Gaulle (1890-1970).

Né le 22 novembre 1890 à Lille, Charles de Gaulle entre à Saint-Cyr en 1908, il en sort diplômé à la 13e place en 1912 et rejoint le 33e régiment d’infanterie à Arras sous les ordres du Colonel Philippe Pétain.

Nommé capitaine en 1915 après avoir été deux fois blessé au combat. Le 2 mars 1916, son régiment est décimé à Douaumont, près de Verdun. De Gaulle est blessé, il est fait prisonnier. Il tentera plusieurs fois de s’évader mais il est à chaque fois reprit, il sera libéré le 11 novembre 1918.

Il poursuit sa carrière d’officier et entre à l’école de guerre. En 1925, il est détaché à l’Etat-Major du Maréchal Pétain, vice-président du Conseil supérieur de la Guerre.

Durant ces années, Charles de Gaulle grand théoricien de la guerre va écrire plusieurs ouvrages : La Discorde chez l'ennemi (1924), Le Fil de l'épée (1932), Vers l'armée de métier (1934) et enfin La France et son armée (1938). Il prône une armée moderne, mécanique en utilisant les blindés comme unité d’attaque et non de soutien, prophétisant que les prochains conflits seront des guerres de projection, offensive,  et non de position, défensives, comme prôné alors par l’Etat-major Français.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, de Gaulle est colonel, commandant le 507e régiment de Char de Combat (RCC) à Metz. Après la victoire de son régiment à Montcornet, où il réussit à repousser les troupes allemandes.  Il est nommé le 25 mai 1940 général de Brigade à titre temporaire. 

Proche de Paul Reynaud, Président du Conseil, il entre au gouvernement le 6 juin 1940 comme sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale. Il a pour mission de coordonner la poursuite des combats avec les britanniques, il est alors en contact avec Winston Churchill, le 1er ministre du Royaume-Uni.

Lors de la débâcle, le gouvernement est contraint de fuir Paris, et se réfugie à Bordeaux début juin, de Gaulle est envoyé en mission à Londres afin de demander l’aide des Britanniques pour une éventuelle poursuite des combats depuis la Bretagne ou l’Afrique du nord. Le 17 juin, le gouvernement de Paul Reynaud est destitué, il est remplacé à la Présidence du Conseil par Pétain, partisan de l’armistice.

Le 18 juin 1940, grâce au soutien de Churchill, le général de Gaulle va lancer son appel à la résistance. Malgré les rapports houleux qu’il va entretenir avec ses alliés, de Gaulle sera reconnu comme le représentant de la France libre, par Churchill. 

Il va ainsi pouvoir constituer une armée, grâce à l’aide des colonies françaises, qui vont le rejoindre dans la lutte. Et organiser la résistance sur le territoire métropolitain. 

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Charles de Gaulle : l'album

Série de quatre volumes sur la vie de Charles de Gaulle, ce deuxième opus s’intéresse plus particulièrement aux années charnières décisives dans sa vie : 1939-1940. C’est à cette période qu’il passe de la vie militaire à la vie politique avec le fil conducteur qui a régit toute sa vie : la grandeur de la France.

La France a une stratégie défensive et a tout misé sur la ligne Maginot (ligne de fortification jugée infranchissable). Pourtant les allemands vont la contourner en passant par les Ardennes, le 14 juin 1940 ils sont déjà à Paris…

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De Gaulle : le soldat.

La visite du président Lebrun aux troupes du colonel de Gaulle, le 23 octobre 1939.

Nous sommes le 23 octobre 1939, à Metz en Moselle, au tout début de la « drôle de guerre », quand la France, passive, assiste de loin à l’écrasement de la Pologne sans chercher à prendre l’offensive car sa stratégie est défensive comme l’illustre la fameuse ligne Maginot.

Ce jour-là, le président de la République Albert Lebrun se rend à Strasbourg puis en Moselle, à Metz, pour inspecter les troupes d’un colonel qui, à l’époque, est un inconnu du grand public (Charles de Gaulle).

Surnommé « colonel motor » par dérision, parce qu’il ne cesse depuis 1934 dans son livre Vers l’armée de métier de réclamer la constitution de grandes divisions blindées, il est mal vu de l’état-major qu’il harcèle de rapports. Et d’entrée, dans cette journée, se posent les jalons du drame qui va suivre. 

Alors que de Gaulle plaide encore pour ses divisions blindées, le président lui répond « Vos idées me sont connues mais il semble qu’il soit trop tard. » De Gaulle lui répond qu’il n’est pas trop tard si l’on veut éviter la défaite. La défaite ! Aucune bataille n’a encore été livrée et de Gaulle prophétise que la France va perdre la guerre en raison de sa stratégie défensive. Il insupporte évidement le président.

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De Gaulle : l’homme politique.

Débat en conseil des ministres. 

Le 6 juin 1940, quand de Gaulle entre au gouvernement Reynaud comme sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, la situation est catastrophique. La bataille de France est perdue.

Deux partis se dessinent : les partisans de l’armistice (le général Weygand, chef de l’armée française ; et le maréchal Pétain, vice-président du Conseil) et les partisans de la résistance (Paul Reynaud et de Gaulle). L’idée du parti de la résistance et de se replier dans le réduit breton ou en Afrique du Nord pour y continuer la guerre.

Ces deux camps s’opposent jusqu’au 16 juin, quand les partisans de l’armistice l’emportent avec la démission de Reynaud et l’arrivée de Pétain à la présidence du Conseil.

 


Le gouvernement Français, après la débâcle doit fuir Paris, pour Tours, puis s’installe à Bordeaux début juin. C’est dans cette ville que va se dérouler cette réunion. Le 17 juin, le gouvernement Reynaud est renversé, Philippe Pétain devient Président du Conseil et demande l’armistice dans la foulée, il sera signé le 22 juin.  

Le Maréchal Pétain va alors rompre avec la IIIe République en créant l’État Français (10 juillet 1940- 20 août 1944) qu’il va installer à Vichy.

De Gaulle quant à lui, va continuer la lutte en Angleterre en créant la France Libre.

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De Gaulle : la flamme de la résistance.

L’appel du 18 juin 1940

Ce dessin est inspiré d’une photo qui n’a pas été prise le 18 juin 1940, mais qui illustre tout de même parfaitement l’appel. De même, l’appel du 18 juin n’a pas été enregistré, on n’en possède que le texte que nous restituons sous le dessin de cette planche.

La version que nous connaissons dans les documentaires télévisés ou radiophoniques est celle du 22 juin, date à laquelle de Gaulle a reproduit son appel sur les ondes de la BBC mais en changeant une partie du texte.

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